Etude

Etude sur la porcelaine de Tournai.

Suite à notre découverte, vous trouverez ci-après notre vision sur les Du Viviers

Les Duviviers et la Porcelaine de Tournai.

Suite à notre récente découverte et après avoir croisé les différentes informations de plusieurs sources, voici les informations qui pourront aider le futur de l’historique de la Porcelaine tendre de Tournai.

Guillaume François du Vivier (Guillaume = William en anglais)

Baptisé le 14 Juin 1681 à Tournai St Jean-Baptiste (Belgique). Enterré le 09 Mars 1755 à Soho quartier de Londres prêt de Chelsea (United Kingdom).

Guillaume était peintre sur porcelaine. Il arrive en Angleterre vers 1742/1743, il travaille dans la manufacture de Chelsea comme peintre. Début de cette manufacture de porcelaine tendre en 1745. Dans la littérature on le mentionne comme le père de Henri-Joseph Duvivier « the son of William Duvivier » En fait il était le grand-père.

Enfants : 1. Jacques Joseph François du Vivier – Epouse : Jeanne Josèphe Capart le 01 Juillet 1732 à Tournai Saint Brice (Belgique)

Baptisé le 28 Avril 1711 à Tournai Saint Pierre (Belgique). Jacques est peintre sur porcelaine à Tournai (probablement depuis le début de la manufacture). .

Enfants :

1) Michel Joseph du Vivier

Baptisé le 4 Avril 1733 à Tournai Saint Brice

Enterré le 8 Juillet 1771 Tournai Sainte Madeleine

2) Anselme Renelde Joseph du Vivier

Baptisé le 27 Mars 1735 à Tournai Saint Brice

Enterré le 24 Juillet 1740 à Tournai Saint Brice

3) François Joseph du Vivier

Baptisé le 25 Février 1738 à Tournai Saint Brice

Enterré le 18 Mai 1741 à Tournai Saint Brice

4) Fidèle François Joseph du Vivier

Baptisé le 06 Août 1740 à Tournai Saint Brice

Michel Joseph du Vivier (1733-1771)

Il change de prénom : Michel-Joseph devient Henri-Joseph ?

Epouse Elisabeth Bickerdike à Chelsea (United Kingdom)

Baptisée en 1738 à Chelsea – Enterrée le 31 Janvier 1762 à Chelsea

De cette Union : une enfant : Emelie (Amélie en français) du Vivier

Baptisée le 19 Mars 1760 à Chelsea – Décédée à Sceaux (France) le 15 janvier 1833.

A 20 ans elle se marie avec Bonaventure Joseph Gaspar de le Vingne le 14 Novembre 1780 à Saint Pierre (Tournai)

Bonaventure Joseph Gaspar de le Vingne à été baptisé le 24 Mai 1756 à Saint Brice Tournai.

Nous pouvons supposer que c’est à l’appel de Guillaume (William), que les frères Duviviers travaillent à la manufacture de Chelsea (début de la manufacture en 1745 fondée par le flamand Nicholas Sprimont et associé au bijoutier Charles Gouyn). Nous ne savons pas à quelle période les frères arrivent dans la manufacture.

Dans un recensement industriel de 1764 avait déjà souligné son exceptionnel crédit « Il y a vingt peintres absolument formés », y lit-on, « un de ceux-là, le nommé Duvivier âgé de 27 à 28 ans, natif de Tournai, lequel a travaillé longtemps en Angleterre, excelle dans sa profession » Michel (Henri) avait alors 31 ans et Fidèle 24 ans.

Duvivier, le meilleur peintre de la manufacture, est désigné, dans une requête de Peterinck, sous le double qualificatif de peintre et japoneur.

On donnait le nom de porcelaine japonée ou japon à la fine porcelaine, par opposition à la porcelaine ordinaire, peinte en camaïeu bleu ; et l’on désignait ainsi les pièces portant un décor polychrome, ou camaïeu fin, de tout genre, et non pas seulement celles qui imitaient le Chine et le Japon.

La marque à la tour est plus rare que la marque aux épées. Bien que les épées soient parfois appliquées à des pièces de grand mérite, la tour semble leur avoir été spécialement réservées ; elle marque en particulier les riches décors à fond bleu de roi rehaussé d’or avec sujet en rose ou en or ciselé ; cette circonstance indique encore que la tour en or, loin d’être antérieure aux épées, et d’avoir été remplacée par celles-ci vers la fin de la troisième époque, était au contraire contemporaine de cette période, où furent exécutés ces somptueux décors.

Des auteurs avancent que les épées remplacèrent la tour, vers 1770, époque à laquelle Peterinck fut anobli et prit pour armes les épées croisées.

Enfin, et ceci paraît décisif, la vaisselle courante en bleu porte exclusivement la marque aux épées, et ici surtout,, on ne pourrait attribuer à une période de dix ans toutes les pièces marquées.

On connaît les essais du décor en bleu pendant la première période ; les types fixés dès le commencement de la seconde, n’ont pas varié. Tous, disons-nous, portent les épées. Sur quelques pièces à peine, figure une sorte de tour en bleu assez mal indiquée, et qui paraît le résultat d’une fantaisie bien plus que d’une règle fixe.

Le Musée de Sèvres attribue à la première période toutes les pièces indistinctement, marquées d’une tour (d’or ou de couleur).

Les produits de la manufacture de Tournai n’ont porté d’autres marques que celles décrites.

Les monogrammes ou lettres en bleu, que l’on rencontre sur beaucoup de pièces, en même temps que la marque aux épées ou à la tour, ou sans elle, ne sont nullement des marques de fabrique, mais des signes de peintre ou de décorateur, comme les signes en creux sont ceux des modeleurs.

La plupart des pièces courantes portent la marque du décorateur, les pièces finement décorées ne la portent pas (à de très rares exceptions près). Sans doute leur talent était assez connu des contemporains ; ils ne croyaient pas nécessaire de signer leurs œuvres.

Antoine Joseph Duvivier

Baptisé le 05 Mars 1683 à Tournai Notre-Dame.

Antoine a épousé Marie-Jeanne Antoinette Gallez, fille de Robert Gallez et Marie Josèphe Bouchez, le 23 Février à Tournai St Brice. Marie-Jeanne a été baptisée le 14 Octobre 1681 à Tournai. Enterrée le 11 Mars 1762 (Belgique)

Enfants : 1) Pierre II Joseph François Duvivier (cousin de Michel et Fidèle) et probablement le doreur avec signature « P : » en or

Baptisé le 10 Mars 1716 à Tournai Saint Pierre (Belgique). Décédé le 21 Octobre 1801 à Tournai (mentionné dans l’acte de décès : Profession : rentier)

Cette information est importante et concordante :

En effet, Michel, de retour à Tournai veuf avec une enfant reçoit des autorités un salaire généreux.  Henri-Joseph Duvivier a été mentionné par ce nom et en tant que peintre sur porcelaine en Angleterre par Peterinck dans sa pétition aux autorités de la ville (daté du 15 Mars 1763), dans laquelle il explique son besoin d’embaucher plus de peintres. Peterinck l’appela à titre de premier peintre de la manufacture, et désirant l’y attacher définitivement, il présenta une requête aux Consaux, dans laquelle faisant connaître « les talents supérieurs du sieur Henri-Joseph Duvivier, dans la peinture et application des couleurs sur la porcelaine, » il les priait de lui accorder une pension annuelle de deux cents florins. Ceux-ci, considérant qu’il était essentiel pour la fabrique « de s’attacher un sujet aussi habile dans son art, que le sieur Duvivier, dont les ouvrages leur ont paru des plus beaux, » lui accordèrent une pension annuelle de deux cents florins, « bien entendu pour autant qu’il restera au service de la fabrique et à charge par lui de prêter ses soins à dresser des élèves » Il toucha cette pension pendant tout le temps qu’il fut attaché à la manufacture, c’est-à- dire jusqu’à sa mort. Pour son travail de Japonneur sur porcelaine fine, il recevait trente-deux patars et demi par jour, et avait droit à ses repas, qu’il prenait à la table de Peterinck.

Duvivier fut nommé en 1765, professeur à l’académie où il enseignait le dessin et un an plus tard (1766), il était chargé de la leçon de modèle. En 1767, il remplace Gillis comme professeur de dessin, et plus tard il devient le directeur.

Le 04 Juillet 1771, voyant sa fin proche, il écrit un testament , dans lequel il désigne Pierre Joseph Duvivier (cousin) comme tuteur pour sa fille Amélie.

Le 08 Juillet 1771, enterrement de Henri-Joseph Duvivier en la paroisse Sainte Marie Madeleine à Tournai (il recevait, de son vivant, la somme annuelle de prêt de 500 florins des Consaux pour ses fonctions exercées à l’Académie et à la manufacture).

Pierre Joseph Duvivier, le tuteur de Amélie alors agée de 11 ans, reçoit le solde de la pension par acte des Consaux :

      • « Cinquante huit florins six patars dix deniers payé a cause de la mort dudit Duvivier au tuteur de sa fille pour rente de tems de sa dite pension depuis le 21 de mars 1771 jusqu’au 7 juillet suivant par ordonnance et quittance »

      • Le solde prorata temporis de la pension accordée par acte des Consaux, en date du 02 décembre 1766 et du 17 février 1767 à Henri-Joseph pour ses fonctions à l’Académie « deux cents trente florins seize patards huit deniers » ainsi que « pour rente de sa pension 200 florins pour la leçon de modèle… »

Découverte :

(Ces pièces sont disponibles en magasin)

sucrier camaieu pourpre

 

Sucrier à poudre rocaille camaïeu pourpre rehaussé à l’or par Duvivier

Exceptionnel sucrier à poudre et présentoir en porcelaine tendre de Tournai 18ème (vers 1763). Ensemble de style rocaille marqué est inspirée de l’orfèvrerie (Louis XV).

Le décor en camaïeu pourpre se retrouve principalement en scènes et bouquets et en plein sur le présentoir. Les bords sont lobés. Les anses sont de formes rocailles très prononcées. Marque à la tour en or + marque du doreur Pierre Duvivier « P : » . Nombreux défauts de pâte.

Par cette marque, nous pouvons désormais affirmer que le sigle des points est simplement l’ordre des Duvivier dans la manufacture. Nous espérons que dans l’avenir, d’autres pièces confirmerons notre affirmation.

Marque à la Tour en or et sigle « P : » sous la base du sucrier.
Marque à la Tour en or et sigle « P : » sous la base du sucrier.